31-Eau-de-vie et passé maritime

Dans le triangle de Cognac, Jarnac, Segonzac, la vigne fait partie du paysage et il est difficile de ne pas penser à cette eau-de-vie connue du monde entier, le cognac. Aussi beau par sa bouteille que sa couleur, il faut le sublimer. Depuis 2020, l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français reconnaît son savoir-faire de mise en œuvre.

En longeant à pied la Charente depuis Bourg-Charente jusqu’à Jarnac, de jeunes futurs cépages apparaissent pour assurer la relève. La France compte environ 300 cépages, le choix est vaste pour élaborer de nouvelles mixtures. Le cépage du cognac provient principalement de l’ugni blanc, originaire d’Italie sous le nom Trebbiano bianco B.

La ville de Cognac a un gros potentiel touristique, mais les façades sont un peu défraîchies, dommage. C’est la commune de naissance de François 1er.

Cap sur Rochefort à la découverte de son passé maritime. L’agglomération fait fort impression, à commencer par son urbanisme rectiligne, labellisée ville d’art et d’histoire. L’implantation de son arsenal militaire et maritime fut retenue par Colbert à la demande de Louis XIV pour remplacer Brouage ensablé.

Afin de connaître son histoire, nous sommes impatients de visiter une célèbre frégate, une réplique de navire de guerre à 26 canons, l’Hermione. En 1780, elle permettra au marquis de La Fayette de rejoindre les insurgés américains conduits par le général George Washington en lutte pour leur indépendance face aux Anglais.

Aujourd’hui, la technologie permet d’anticiper la météo en cas de tempête, mais à l’époque, cela nécessitait une journée pour réduire la voilure contre le mauvais temps et évitait ainsi le chavirage. Les mâts comportent 2 niveaux qui peuvent coulisser parallèlement pour ces manœuvres.

2 types de cordage, un souple pour les manœuvres courantes et l’autre enduit d’une sorte de goudron pour résister aux embruns. L’Hermione est à quai pour changer sa voilure de 2000 m2 (17 voiles) et le travail ne manque pas sur ce navire de 65 mètres hors tout de 1100 tonnes.

En 1793, à la suite d’une erreur de navigation, elle heurte un rocher et coule sur le plateau du Four au large du Croisic.

Tout à côté, pour les plus téméraires, une façon ludique de savoir si l’on a le pied marin à 32 mètres du sol, l’Accro-mâts ou l’équivalent de l’accrobranche sur un rafiot venu du cinéma.

La Corderie Royale, bâtiment de plus de 300 mètres, est spécifique pour répondre aux besoins des cordages marins de l’époque. Le chanvre est toujours d’actualité pour cet usage, malgré la fibre synthétique ou le fil d’acier inox. On assistera à une démonstration de fabrication de cordage et de l’utilisation des nœuds marins. Ça m’a rappelé le bracelet avec une manille que l’on portait, toujours à la mode. Le nœud de chaise est le nœud marin par excellence, il ne glisse pas et ne se souque pas.

Le musée national de la Marine clôturera cette visite avec ses collections. Les maquettes des navires au fil des révolutions technologiques, l’École de médecine navale contribueront à cette immersion enrichissante.

Une réplique du radeau de la Méduse trône dans la cour, triste naufrage représenté par le tableau du peintre Géricault.

Pour accompagner les huîtres, la baguette aux algues du Fournil d’Étienne, sous la halle du marché. Le produit est même breveté.

Le Pont Transbordeur ou Pont Transformeur, appelé ainsi lorsque la mémoire vous fait défaut pour aborder le sujet… Hihihi, un colossal mécano métallique avec une nacelle imaginé par l’ingénieur Ferdinand Arnodin pour améliorer la circulation entre les rives sans gêner le trafic fluvial.

Autre curiosité locale, les nids de cigognes… Transformeur ?

Cigogne…Transformeur ?